Je vous propose de plonger avec vous dans les quatre éléments. Ils sont la vie, ils sont omniprésents dans nos quotidiens, et on ne s'y attache pas toujours.
J'ai eu envie de commencer par l'air. Ce vent dans nos voiles, ces tempêtes qui nous secouent au plus profond de nos entrailles, cette brise rafraîchissante dans une chaude journée d'été, ce vent incisif de l'hiver qui se faufile partout sous nos vêtements…
Quand je veux travailler avec un élément, j'essaye de voir comment il se manifeste dans ma vie aujourd'hui. L'air c'est ma respiration. 23 000 fois par 24h, je laisse entrer une bouffée d'oxygène que mon corps va utiliser pour que mes cellules fonctionnent, et je relâche une bouffée de gaz carbonique, nettoyage permanent. Notre corps est aéré en continu. Il supporte mal le confinement en matière d'oxygène. S'il en manque, il ne vit plus.
L'air aujourd'hui pour moi, c'est le vent sur la mer. J'ai la chance de vivre proche de la côte, et le vent est souvent notre compagnon de journée. Vent venant du large, vent venant des terres, vent doux et calme ou vent fort et tumultueux. Il secoue mes cheveux, il crée des frissons sur toute la surface de ma peau, surtout si je suis mouillée de ma baignade. Quand il est vraiment fort, il me porte, me pousse, il est puissant alors qu'il est intangible, impossible à enfermer ou attraper.
L'air, c'est ma voix aussi. Les mots que je prononce. Suis-je impeccable dans l'expression de ma pensée ? Suis-je en accord avec mes principes de vie ? Est-ce que ce que je fais s'aligne avec justesse sur ce que je dis ? La parole c'est l'expression de l'air à travers moi. Sans souffle, pas de parole. Ma pensée est créatrice, mais ma parole l'est encore plus. Qu'est-ce que je crée avec mes mots ? Suis-je en conscience de cela ? Ma parole est impeccable. C'est un des quatre accords toltèques. Aujourd'hui, centrée sur la place de l'air dans ma journée, je fais particulièrement attention à ma parole.
Sans air, pas de chant non plus. Laisser ma voix dériver, qu'elle soit "juste" ou "fausse", qu'importe ? Ressentir dans ma gorge cette vibration intense, unique : ma voix offerte au monde. Et mon rire, parce que c'est un des plus beaux cadeaux faits à l'humain : la capacité à rire, à gorge déployée, à en avoir mal aux côtes.
Où est votre air, votre souffle ? Comment accompagne-t-il votre corps dans ses ascensions, le long de son sentier de vie ? Que vous murmure le vent à l'oreille, quand vous déposez votre corps au calme, en haut d'une colline, au milieu d'un parc, sur la plage ?
Pour aujourd'hui, une pratique avec l'Esprit de l'Air :
Je m'installe au calme, dehors ou dedans selon mes possibilités. J'ouvre la fenêtre peut-être, pour laisser entrer l'air dans mon espace. J'inspire et j'expire en conscience. Je laisse entrer l'air qui me fait vivre. Je suis consciente de ce qui respire en moi.
J'en appelle à l'Esprit de l'Air.
Ô Esprit doux de la brise, murmure à mon oreille le cadeau de cette journée, apprends-moi le mouvement. Enseigne-moi la vie. Montre-moi ce que je peux changer dans mon quotidien pour t'accueillir et grandir de tes enseignements.
Ô vent puissant des tempêtes, entre en moi et viens remuer toute ma poussière intérieure, le sable accumulé dans les coins de moi-même, les feuilles mortes de l'année passée. Soulève tout cet ancien pour que je le voie, même s'il me pique un peu les yeux, et que je puisse imaginer cet endroit de moi propre et libre, disponible pour moi-même.
Je demande à l'Esprit de l'Air de me dire ce que je peux faire aujourd'hui pour l'honorer spécialement, et chaque jour pour pour le laisser travailler à travers moi.
Je reste au calme un moment, je reçois le cadeau de ma pratique, j'en ressens les effets.
Si c'est juste, je fais un geste sacré, je dessine une forme magique dans l'air devant moi pour clore mon espace de pratique. Quand je me sens prêt, je me lève, et je vais boire un verre d'eau.
Ô Mitakuye Oyasin
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